La ville de Fribourg a ça de charmant qu’elle s’ouvre directement sur la nature. Depuis son centre, quelques minutes suffisent pour rejoindre les sentiers qui longent les méandres de la Sarine. Entre les forêts magiques et les falaises de molasse s’étend le décor sauvage du lac de Pérolles.
Avant que les arbres ne rougissent de sa caresse, l’automne s’est manifesté par une piquante fraîcheur matinale. C’était la semaine dernière, aux premières lueurs du jour. Je dévalais la colline avenchoise à vélo pour rejoindre la gare quand j’ai ressenti pour la première fois la douce agonie de l’été. L’air glacé, les larmes sur mes joues et les oreilles qui rougissent.
À la surprise angoissante de constater que l’année file à toute vitesse répond presque aussitôt une certaine excitation. Avec ses couleurs flamboyantes mais la douceur de son climat , l’automne est la meilleure saison pour les vadrouilles. Pour celle-ci, je voulais rester près de la maison tout en me laissant séduire par un joli décor – il fallait donc forcément un lac. Me voici alors dimanche dans le premier bus pour Fribourg. Dans ses premiers effluves, la matinée était encore brumeuse et magique.
Arrivée chez les Bolzes, je traverse la ville endormie et rejoins les escaliers du funiculaire. La cathédrale et les toits de «la Basse» brillent entre les feuillages. J’arpente les quartiers historiques, traverse le pont sur la Sarine et rejoins les escaliers qui grimpent à la chapelle de Lorette. J’avais déjà parlé de ce joli passage dans cet article consacré à Fribourg, mais j’étais ensuite redescendue en direction de l’abbaye de la Maigrauge. Cette fois, je poursuis jusqu’à la chapelle et profite de la vue sublime sur la vieille ville et sur la cathédrale de Saint-Nicolas.
Je passe ensuite la porte et le chemin se glisse dans la forêt. Après quelques enjambées seulement, je perçois la surface du lac de Pérolles entre les arbres. Depuis ce belvédère, il s’étend comme un mystérieux marais encore préservé des rayons du soleil.
Je continue dans la forêt où il fait sombre et frais. Le sentier est presque désert à l’exception des quelques personnes qui passent par ici dans leur jogging dominical. Je sors de la forêt et dépasse une ferme dont la façade drôlement ornée attire mon attention. Je m’arrête pour scruter la collection d’objets disparate lorsque le rideau de la cuisine s’écarte. Il est temps de poursuivre. J’avance au son d’un troupeau de vaches et en admirant la nature automnale.
La forêt laisse place à des premières habitations. C’est la commune de Marly et son quartier des Rittes, accolé à un méandre de la Sarine. Je poursuis le long des jardins en direction du pont de Pérolles.
Sous ses immenses arches, les adeptes de sensations fortes et de décès prématuré peuvent profiter d’un impressionnant mur de grimpe. Pour ma part, je m’enfonce dans les sous-bois et rejoins enfin la Sarine. Je perçois d’abord le scintillement de ses eaux juste sur le côté du chemin avant que la vue ne s’ouvre. Un pont étroit relie deux arches du grand pont de Pérolles et permet d’enjamber la rivière en profitant d’un coup d’œil magnifique.
La suite du chemin longe la Sarine sur ma droite et une zone industrielle peu séduisante sur ma gauche, vaguement masquée par des barrières de tôle. Cela n’enlève rien au charme de la promenade. Le rivage paisible offre une richesse incroyable, entre la flore diaprée, les insectes bourdonnants et l’aura magistrale des falaises de molasse. Les arbres bas trempent leurs longues branches dans l’eau impassible.
Le sentier se mue en quelques escaliers, traverse une grotte obscure et débouche sur un enchaînement de lacets qui permettent de reprendre de la hauteur. J’arrive alors au niveau de la pisciculture de Fribourg, où je frôle un instant la civilisation, avant de replonger dans les bois pour atteindre enfin le lac de Pérolles. Il s’étend à mes pieds, croissant lisse reflétant le soleil au milieu du vaste camaïeu de verts que peignent les arbres, les bosquets et les roselières.
Une nouvelle grotte perce la molasse et déroule un tapis d’escaliers qui rejoignent le lac quelques mètres plus bas, au niveau du barrage de la Maigrauge. Je traverse sa corolle pour rejoindre l’usine électrique qu’il alimente.
Sur la fin du parcours, je longe l’abbaye de la Maigrauge, enjambe un dernier pont sur la Sarine et retrouve la Basse-Ville, le funiculaire et finalement, la gare.
Infos utiles
J’ai suivi l’itinéraire de Suisse mobile comme recommandé sur le site de Fribourg Région mais en sens inverse et par un autre point de départ. Le chemin est bien indiqué tout le long de la promenade, il suffit de suivre les panneaux «Tour du lac/Sentier de l’eau».
▪ Durée: un peu moins de 3 heures
▪ Difficulté: facile
Merci de m’avoir fait voyager à travers Fribourg et son lac ! Magnifiques photos! Bravo 👏
Merci Catherine! ☺️☺️
Magnifique promenade. Je me rends régulièrement dans cet endroit, c’est très ressourçant !
Merci! C’est vrai que c’est très paisible 🙂