À vélo électrique dans le Parc Jura vaudois

7 novembre 2019

Au nord du canton de Vaud, accolé à la frontière française, se situe une vaste zone géographique réunie sous le nom de Parc Jura vaudois. J’ai eu dernièrement l’opportunité de m’y promener en e-bike pendant deux jours. Une jolie expédition entrecoupée de rencontres enrichissantes et de visites à base de terroir, de nature et de traditions.

Je me répète souvent, mais j’aime vraiment l’idée d’être «une touriste à la maison». Découvrir la Suisse ne finit pas de me séduire et j’ai encore tellement à voir, tout près de chez moi (par exemple, le Musée romain d’Avenches, à 4 minutes à pied de mon appart’).

En octobre, j’ai eu l’occasion de découvrir un coin de mon canton que je connais justement trop peu. J’avais eu beaucoup de plaisir à visiter le Nord vaudois en hiver, mais je dois avouer que du Pied du Jura, je ne connais que ce que la « Fédé » a bien voulu m’apprendre (soit des noms de villages que je ne sais pas situer et des préjugés absolument pas fondés).

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Le Parc Jura vaudois est un territoire qui regroupe plus de 30 communes. Contrairement aux «Parcs nationaux», dont l’objectif est avant tout la préservation d’une nature intacte, les «Parcs naturels régionaux» sont des espaces créés pour la mise en valeur du territoire et le développement d’activités économiques.

L’offre touristique du Parc Jura vaudois contribue à la renommée de la région. Cette dernière peut compter non seulement sur la variété de ses paysages, mais également sur un terroir et un savoir-faire reconnus (je pense par exemple à l’industrie horlogère dans le Nord vaudois). C’est dans cette optique que sont développés des itinéraires touristiques de randonnée et de vélo. Le parcours que j’ai suivi est une toute nouvelle offre, née sous l’impulsion de l’office du tourisme de Morges région.

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Mon périple commence au Sentier, dans la Vallée de Joux. C’est ici que je rencontre mes premières interlocutrices (représentantes respectivement du Parc et de l’office du tourisme de la Vallée de Joux) et que je fais connaissance avec le bolide. Du vélo électrique je ne connais que la théorie – notamment grâce à la vaste documentation produite par l’ATE dont j’ai le plaisir de relire et corriger les versions francophones. Pour le magazine, j’ai d’ailleurs récemment mené des entrevues avec deux personnes ayant fait le choix d’abandonner leur voiture pour un e-bike et j’avoue que l’idée fait son chemin dans ma petite tête d’écolo. Ce périple sera une bonne occasion de tester ce moyen de transport.

Le vélo qui me sera prêté pour les deux prochains jours ressemble au mien, en un peu plus lourd. Sur la droite du guidon se trouvent les vitesses habituelles alors que sur la gauche, un cadran indique l’état de la batterie et le niveau d’assistance choisi. On peut circuler sans aucune assistance ou selon trois niveaux (éco, standard ou high).

J’ai sous la main l’itinéraire de ma première étapes (les suivants sont dans mon sac) et je suis prête au départ. Voici le parcours prévu sur les deux jours. Un peu moins de 100 kilomètres, la plupart sur des itinéraires SuisseMobile (l’itinéraire détaillé par sections se trouve à la fin de l’article):

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Les filles de l’office du tourisme m’avaient prévenue: la première étape est probablement la plus belle de tout mon itinéraire. En effet, une fois les lacets qui mènent au sommet du col du Marchairuz gravis (merci le coup de pouce électrique), l’itinéraire s’éloigne de la route principale pour traverser la Combe des Amburnex. Le chemin serpente au cœur de alpages et des collines sur lesquels courent les murs en pierre sèche typiques de la région.

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En ce matin d’octobre, la nature est sublime. Il fait beau et, dans la forêt, le soleil donne cet éclat unique à une nature embrasée par l’automne. L’odeur du boit coupé teinte l’air; les bûcherons s’activent à la tronçonneuse, seule présence humaine depuis que j’ai quitté la route principale.

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Mon premier arrêt se fera dans la petite commune de Le Vaud. Après un dîner convivial à Bassins avec Heidi, de l’office du tourisme de la région de Nyon, j’ai rendez-vous au parc animalier de la Garenne avec Stéphanie, biologiste et médiatrice scientifique. Pas d’animaux exotiques ici, heureusement. La mission de la Garenne est avant tout de recueillir et soigner des animaux en difficulté ainsi que de contribuer à la sauvegarde d’espèces menacées. L’équipe de soigneurs fait par ailleurs beaucoup d’éducation et de sensibilisation. Ce jour-là, des enfants du Passeport Vacances écoutent, fascinés, les explications d’un soigneur au sujet du lynx. À la Garenne se trouve la plus haute volière d’Europe, dans laquelle on admire notamment le fameux gypaète barbu.

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Je reprends la route sous une pluie fine en direction de Gimel. Je traverse Bière, puis Mollens et devine le contour des Alpes à travers les fins voiles de nuages. La journée s’achève à Montricher, où je rencontre Tiffanie de l’office du tourisme de Morges. C’est elle qui est à l’origine de ce projet à vélo dans le Parc Jura vaudois. Avant de me coucher, à l’Auberge des Trois-Sapins, je n’oublie pas de brancher la batterie de mon vélo pour être sûre de bénéficier de sa coopération sur la suite du parcours.

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Le lendemain matin, j’ai rendez-vous à la Fromagerie Gourmande de Montricher à 9h, au moment où commence la fabrication du Gruyère AOP. Cette structure villageoise regroupe 20 producteurs de lait de la région. En authentique Borgne de Grandcour, je connais évidemment le processus de fabrication de ce produit du terroir, mais c’est toujours intéressant d’en entendre le récit par une personne passionnée et passionnante. La visite se déroule au premier étage du bâtiment. Grâce à un sol vitré, les explications sont accompagnées d’une démonstration en temps réel, sous les pieds des visiteurs.

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Mon périple m’emmène ensuite en direction de Mont-la-Ville, puis La Praz, Juriens et enfin Romainmôtier. Le temps est sublime et le soleil brille.

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Je dîne avec Delphine, de l’office du tourisme, avant de rejoindre Olivier Grandjean pour visiter la Maison du Prieur. Romainmôtier est connue pour son bourg médiéval et son impressionnante abbatiale clunisienne, construite au 10e siècle. Mais ses ruelles historiques sont surtout un lieu de silence et de recueillement.

Situé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, le village vaudois a naturellement accueilli de nombreux pèlerins et la Maison du Prieur est aujourd’hui le témoin de cette histoire. Ses murs racontent le passé pieux de cet endroit, puis l’impact de l’invasion bernoise et enfin le passage des nombreux propriétaires qui s’y succédèrent. L’intérieur est à la fois mystérieux et impressionnant. Aujourd’hui s’y tiennent notamment des réceptions privées, mais on peut également faire la visite guidée par Monsieur Grandjean.

L’après-midi est déjà avancé lorsque je remonte en selle et les derniers kilomètres du parcours ne seront pas de tout repos. Le passage par le petit village de Premier n’est pas forcément sur le chemin, mais la visite en vaut le détour. On y profite en effet en même temps d’un coup d’œil sur le lac de Neuchâtel, le Léman et le lac de Joux. Des voiles de brumes sont accrochés aux forêts de sapins mais il ne fait pas froid.

J’atteins enfin Vaulion, mais le vent de face entame quelque peu ma motivation. Heureusement, le lac de Joux n’est plus très loin. La route toute en descente rejoint Le Pont, au bord de l’eau. Il me reste à longer la rive nord du plus grand plan d’eau du massif jurassien et rejoindre Le Sentier. Je m’y sépare de mon fidèle destrier après deux jours d’une très jolie aventure.

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INFOS UTILES

Plus d’infos sur les étapes

Parcours
Voici les liens des itinéraires précis que j’ai suivis – à adapter évidemment selon tes intérêts.

Grâce au vélo électrique, le parcours est vraiment faisable pour tout le monde. Les offices du tourisme qui l’organisent recommandent de le faire sur trois jours, ce qui est du coup certainement faisable en vélo traditionnel et/ou adapté aux familles.

Vélo électrique
Si vous n’avez pas de vélo (électrique), vous pouvez en louer un à l’office du tourisme de la Vallée de Joux pendant la saison estivale.


Un grand merci à Gretz Communications à Berne, pour l’invitation à ce voyage, ainsi qu’aux représentantes des différents offices du tourisme du Parc Jura vaudois pour leur encadrement, leur accueil chaleureux et leurs conseils bienvenus. 😊

Mon article est évidemment le reflet de mon expérience et de mon avis personnel.

Catégories : À pied ou à vélo | Suisse
Mots clés : à vélo | automne | nature | nord vaudois | parc | Vaud

8 Commentaires

  1. Emma

    Je vis en Suisse également et cette année je m’étais dit que j’allais prendre le temps de découvrir un peu plus mon pays. Il y a tellement de beaux endroits à visiter ! Cette expédition me semble vraiment sympa à faire. J’aime beaucoup le vélo mais je déteste les montées alors le e-bike me semble être la solution parfaite ! 😛

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    • Camille

      Merci beaucoup pour ton commentaire! Alors je te recommande vivement cette promenade. C’est vrai que le vélo électrique, c’est vraiment une solution au top pour les itinéraires de ce type 🙂

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  2. Heylittledolly

    On vit vraiment dan un bien beau pays… Et Romainmôtier… j’aime tellement cet endroit. Il est si magique et apaisant !

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    • Camille

      C’est sûr, tellement de beaux endroits à voir! Merci pour ton passage 🙂

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  3. Jocelyn

    Joli article bien détaillé, ça donne envie de découvrir cette région!

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  4. Sabine

    Les couleurs!! 🙂 🙂

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  1. Chasse aux trésors culinaires au Pays-d’Enhaut – Lève l'encre - […] situé aux Grisons et pionnier sur la scène européenne de la protection de la nature, et je t’ai déjà…

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Je m’appelle Camille et je suis touriste professionnelle (entre autres). J’ai créé Lève l’encre en 2017 pour partager le récit de mes voyages à la découverte des paysages de Suisse et d’ailleurs. J’espère te donner envie de voyager, notamment en privilégiant le train – pour la planète, mais aussi parce que c’est une expérience exceptionnelle.

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