C’est une bulle hors du temps. L’horizon est à peine perceptible derrière le voile brumeux que perce un timide soleil d’hiver. Le froid attaque la peau de son picotement glacial et, au loin, le glissement des patins sur la glace épaisse chante une paisible mélodie qui invite le visiteur à la contemplation. Bienvenue au Lac de Joux.
Il y a une année ou presque, j’ai participé à un « voyage de presse » à la découverte du Nord-Vaudois et c’est comme cela que j’avais commencé mon article, après une longue réflexion et 45 versions différentes (bon, ensuite le graphiste m’avait dit que c’était beaucoup trop long comme intro et j’avais dû tout changer, mais bref). Pour le contexte, je venais de commencer mon nouveau job à Berne et la rédactrice en chef du magazine avait reçu l’invitation d’une agence pour ce voyage dans le canton de Vaud. Ne pouvant pas y aller, elle me l’a proposé et comme on n’a jamais fini de s’émerveiller devant la beauté de nos propres paysages, j’ai évidemment accepté.
Départ donc pour quelques jours au Nord du canton avec sept journalistes suisses-allemands. Le Pont sera notre point de départ et d’ancrage, puisque nous dormons à l’Hôtel de la Truite. C’est un joli établissement, accueillant et surtout très bien situé. À deux pas de la gare, il donne directement sur le Lac de Joux, et ce dernier offre un spectacle à couper le souffle.
Début 2017, les basses températures ont fait geler le plus grand plan d’eau du massif jurassien, le transformant en magnifique patinoire naturelle. Des centaines de curieux, emmitouflés dans d’immenses écharpes, les mains protégées par des moufles et le visage rougi par le froid affluent dans le joli village du bout du lac.
Nous attendrons la fin de journée pour nous aventurer sur les eaux figées. Alors que le soleil commence sa descente vers l’horizon, les joyeux visiteurs s’en sont allés et le calme règne. Près des berges, la silhouette des arbres se détache sur le ciel orangé. Dressé sur ses pattes arrière, l’imposant Pégase de béton veille, alors qu’un peu plus loin, un pécheur solitaire découpe minutieusement un rond de glace parfait qu’il extrait du sol pour atteindre l’eau.
La découverte de la Vallée de Joux se fera en deux étapes: une culturelle et une sportive. La première se passe au Sentier, à l’autre extrémité du lac. Le train nous y emmène en une petite demi-heure et à travers de magnifiques paysages enneigés, entre forêts, petits villages et manufactures horlogères. C’est évidemment cette industrie que nous allons découvrir, en visitant l’Espace horloger de la Vallée de Joux.
Dans l’ancienne manufacture Jaeger-Lecoultre, deux étages sont consacrés à cet art emblématique de la région. Au premier, on découvre les métiers de l’horlogerie dans un environnement ultramoderne. De la micro mécanique à la décoration, chaque étape de l’élaboration d’une montre est détaillée, grâce à des supports interactifs. Le deuxième étage emporte le visiteur dans un voyage au cœur de l’histoire. Des plus anciens cadrans solaires aux marques mythiques de la Vallée de Joux, l’exposition présente de magnifiques pièces. Elles racontent l’histoire des paysans-horlogers, ou comment cet art et ce savoir-fait ont été intégrés par les habitants de la Vallée, que l’hiver plongeait plusieurs mois durant dans une autarcie forcée.
La deuxième partie du programme s’annonce moins studieuse mais tout aussi cool. Départ pour le col de Mollendruz, où Jean-Pierre Clerc (notre guide) nous attend pour une excursion en raquettes. La neige est tombée généreusement pendant la nuit et aujourd’hui le soleil brille. Conditions parfaites donc.
Nous louons le matériel au petit chalet de bois de Nordic Sport et c’est parti pour un circuit d’une dizaine de kilomètres. Le pas est rapide mais souvent interrompu, séance photos pour nos publications respectives oblige.
Le sentier monte encore et les sapins se font plus épars, jusqu’à disparaître. À nos pieds, la mer de brouillard s’étend entre les sommets arrondis et nous contemplons cette vue magnifique. Jean-Pierre nous indique le nom des montagnes alentours du bout de ses bâtons pendant que nous reprenons notre souffle.
La descente nous emmènera jusqu’à notre objectif, le chalet du Mollendruz où nous dégusterons un vacherin au four dans un joli décor de montagne. Une bonne façon de terminer cette petite expédition en raquette.
Les derniers kilomètres sont rapidement parcourus et nous atteignons la cabane du Nordic Sport en peu de temps. Reddition du matériel et départ pour la suite du programme du côté de Sainte-Croix, où une visite et une excursion enneigées sont également prévues. Décidément, le Nord vaudois à de belles surprises à nous faire découvrir et l’hiver rend ses paysages encore plus magiques.
INFORMATIONS UTILES
Hébergement
Hôtel de la Truite, Rue de la Poste 4, 1342 Le Pont
www.hoteltruite.com
A partir de 150.- la nuit.
Espace Horloger de Vallée de Joux
www.espacehorloger.ch
Ouvert du mardi au dimanche
– de mai à octobre: 10h30 – 17h30
– de novembre à avril: 13h00 – 17h00
Location de matériel (skis de fond, raquettes)
Nordic Sport, Col du Mollendruz, 1328 Mont-la-Ville
www.nordicsport.ch
Plus d’informations: www.myvalleedejoux.ch
Très joli article sur une chouette destination! Espérons que le lac gèlera cette année aussi (même si c’est plutôt mal parti) 🙂
Merci! Oui, ça peut encore arriver 🙂
La deuxième partie m’intéresse plus ! Est-il possible d’avoir un guide pour deux personnes ? Ou pas de guide et suivre un sentier précis indiqué par des panneaux ? Ou est-ce que tout simplement le guide s’adapterai à des débutants en raquettes qui ne vont pas très vite ? ^^ Merci pour cet article en tous cas, tu m’as donné envie de me promener à la Vallée de Joux dans la neige *-*
Merci pour ton commentaire! Pour le guide, n’hésite pas à contacter Nordic Sport directement, c’est le gérant qui a été notre guide. Sinon les sentiers sont bien indiqués (avec des panneaux jaunes) et il y a des cartes d’information sur le site (ici: http://www.mollendruz-ski-de-fond.ch/parcours-raquettes-marche-luge/).