Les escaliers de Fribourg

Mets tes baskets, on part dans les rues du chef-lieu «dzodzet»! Du centre à la Basse-Ville, près de 2000 marches d’escaliers grimpent ou dégringolent dans les jolis recoins de Fribourg. Belles découvertes (et courbatures) assurées!

En avril dernier, je suis «montée» à Fribourg avec mon appareil photo, mes lunettes de touriste et l’envie de redécouvrir la cité des Zähringen. La jolie ville se trouve tout près de chez moi – à une demi-heure de bus environ – et je la connais bien pour avoir arpenté sa Basse-Ville au sein d’une clique de fifres et tambours, dans une autre vie.

C’est justement dans ces jolies rues anciennes que j’avais envie de m’aventurer. J’ai donc regardé ce que l’office du tourisme proposait sur son site internet et opté pour la promenade intitulée «Fribourg et ses escaliers». En un peu moins de trois heures, on parcourt un très joli itinéraire qui descend jusqu’en Basse-Ville et permet de voir des endroits magnifiques.

Arrivée à la gare de Fribourg, je rejoins en quelques minutes la place Python où commence et finit la promenade. Je prends le temps d’admirer le kiosque en forme de soucoupe et le clocher à pseudo-bulbe de la Chapelle du Couvent des Ursulines avant de prendre la rue Saint-Michel en direction du collège du même nom.

L’édifice construit au 16e siècle est aujourd’hui une école de maturité (donc un gymnase ou collège selon d’où tu viens) dont la jolie devise vient de l’ami Ovide: Laudamus veteres sed nostris utimur annis. En français: Nous louons les anciens, mais nous sommes de notre temps. J’aime bien. Ce sont les élèves du collège Saint-Michel qui organisent la traditionnelle et impressionnante fête de la Saint-Nicolas – ce dernier étant le patron de la ville de Fribourg.

Je rejoins les escaliers en pierre protégés par un couvert de bois et bordés de jardins. Ils débouchent dans la rue de Lausanne avec ses jolies devantures et, tout en bas, sa vue sur la cathédrale. Le ciel chagriné rend le tableau magnifique.

Je traverse la route à deux pas du Tilleul. La statue stylisée commémore la victoire de la bataille de Morat qui, au 15e siècle, opposa les troupes de Charles le Téméraire aux armées des cantons confédérés. La légende raconte qu’un messager avait rejoint Fribourg à la course depuis Morat pour annoncer la bonne nouvelle, une branche de tilleul à la main. Le pauvre est mort d’épuisement, mais la branche a été plantée pour commémorer l’événement. Affecté par la pollution et heurté par un camion, l’arbre a été remplacé en 1989 par cette statue créée par des artistes fribourgeois.

De retour loin de la circulation, je me glisse dans la rue des Épouses pour arriver au pied de la Cathédrale. Les motivé∙es rajouteront quelques marches à la promenade en grimpant au sommet de l’édifice. On y profite d’une vue incroyable sur les alentours. Pour ma part, je continue en direction du pont des Zähringen. Sous ses arches élancées coule la Sarine. Au loin, on aperçoit le récent pont de la Poya, avec son architecture moderne.

Quelques volées de marche me permettent d’atterrir en Basse-Ville, demeure des Bolzes et de leur culture attachante. Je longe la rivière jusqu’au pont de Berne. Le dernier pont couvert en bois de Fribourg a été construit au milieu du 13e siècle.

L’itinéraire de l’office du tourisme m’enjoint à le traverser pour faire une jolie boucle de l’autre côté de la Sarine, le long de remparts. L’idée me plait énormément car je ne connais pas ce bout de chemin, mais des travaux ferment temporairement l’accès aux remparts. Trop dommage!

Je poursuis donc en Basse-Ville, passe sur la place du Petit-Saint-Jean pour rejoindre le pont du Milieu. J’aperçois à nouveau la cathédrale et les jolies maisons historiques qui créent le décor bien connu de Fribourg.

D’ici, dans le quartier de Planche-Inférieure, je remonte vers Planche-Supérieure, traverse la vaste place qui sert de parking et trouve la petite ruelle où continue mon itinéraire. Un nouvel escalier me permet de prendre de la hauteur pour rejoindre la minuscule chapelle Saint-Jost. Je continue sur ma droite le long du monastère de Montorge (plus d’édifices religieux que de vaches, dans ces contrées catholiques!) en profitant encore de la vue sur la vieille ville et la cathédrale. Je m’engouffre sous la porte-tour de la Maigrauge et redescends sur l’autre flan de la colline.

Soudain, tout est calme. La ville semble à des kilomètres, le trafic et l’agitation aussi. Sur la pointe des pieds, je longe l’abbaye de la Maigrauge où vivent une quinzaine de sœurs de l’ordre cistercien. Leur site internet indique qu’elles y sont établies depuis plus de 700 ans, cultivent un jardin bio, hébergent les visiteurs et visiteurs qui souhaiteraient «rencontrer Dieu» et vendent des hosties sur commande.

Je ne m’attarde pas et rejoins aussitôt les rivages sauvages de la Sarine. En cette fin d’après-midi, le sentier pratiquement désert m’offre un joli moment de calme.

J’enjambe une dernière fois la rivière pour finalement rejoindre le pied du funiculaire. La dernière montée de notre promenade se fera à pied, à côté des jolies cabines vert foncé qui se déplacent grâce aux eaux usées de la ville. Les 303 marches des escaliers du funiculaire sont probablement les plus intenses de la journée. Elles permettent finalement de rejoindre à nouveau la place Python et de flâner jusqu’à la gare avant de rentrer.


Plus d’infos

Au sujet de la promenade
👟 Durée: environ 3 heures
👟 Difficulté: assez intense, avec un total de 1903 marches d’escaliers.
👟 L’itinéraire en détail

Mes recommandations à Fribourg
▪ Visiter la Cathédrale St-Nicolas et monter au sommet de sa tour
L’Espace Jean Tinguely – Niki de Saint Phalle
▪ Pas sur cet itinéraire mais un incontournable (gratuit): le Musée d’Histoire Naturelle
▪ Le parcours d’Audriaz, en Basse-Ville

🍴 Le Punkt, près de la Cathédrale
🍴 Le Café du Belvédère pour la vue
🍴 Le Crazy Wolf pour les brunches
🍷 TalkWine, bar à vin et tapas pas loin de la gare
🍺 Les Trentenaires, dans la rue de Lausanne
🍺 Le Port, en Basse-Ville – THE place to be
 

5 commentaires sur « Les escaliers de Fribourg »

  1. Très jolies photos et article intéressant, merci pour ce moment de lecture.
    Salutations,
    Antoine

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