Après Zermatt, me revoici avec un autre grand classique de nos paysages helvétiques. Niché dans les Alpes bernoises, à l’ombre des sommets acérés, le lac d’Oeschinen offre une agréable bouffée de nature – été comme hiver.
Il y a les vastes pâturages gondolés, les abruptes parois rocheuses et, au milieu, le miroir bleuté du lac. Ce paysage de carte postale est perché juste au-dessus de Kandersteg, dans le canton de Berne. J’y suis allée plusieurs fois ces dernières années mais j’ai oublié de te raconter. La dernière fois, c’était le 31 décembre. Juste avant de fermer la page d’une année pleine de nouveautés et de rebondissements, il était rassurant de retrouver la beauté immuable de paysages connus.
En été, la randonnée peut commencer à Kandersteg alors qu’en hiver, le chemin qui grimpe dans la montagne est fermé. Il faut alors prendre le téléphérique – également une solution estivale pour rendre la promenade accessible aux jambes plus jeunes ou moins entraînées.
Au sommet, des points multicolores dévalent les pentes à ski, des mains gantées tirent des luges ou des bobs et les visages radieux sont rougis par le soleil davantage que par les températures (la fin de l’année était particulièrement chaude, si tu te souviens). Le parcours de randonnée traverse les pistes mais la cohabitation entre skis, snowboards, luges, raquettes et autres moyens de transports hivernaux fonctionne plutôt bien.
Après une dizaine de minutes, on atteint un panneau orné de deux flèches qui pointent dans des directions différentes mais indiquent toutes les deux Oeschinensee. Je te recommande de partir sur la gauche et de suivre le «Rundweg». C’est un petit peu plus long mais cela permet de faire une jolie boucle avec un point de vue magnifique sur le lac.
Avant d’atteindre l’objectif, on marche sur une large route bien balisée qui traverse des forêts éparses. Sur la gauche, la paroi de la montagne est étonnamment nue. Au cœur du mois de décembre, la chaleur inquiétante a fait fondre la neige, repeignant le décor de gris et de beige. Autour de moi, l’or blanc semble recouvrir le paysage en quantité raisonnable pour la saison, mais en réalité, il n’a pas neigé depuis de nombreux jours et ce qui subsiste est dur et figé. Il n’est pas nécessaire de chausser les raquettes, qui resteront bien sagement sur mon dos. Finalement, le chemin quitte les arbres et la surface du lac apparaît.
Après ce premier point de vue, le chemin descend le long d’une piste de ski et au milieu des sapins pour atteindre le lac. Qui dit carte postale helvétique dit presque inévitablement foule amassée pour admirer le paysage. Les rivages du lac d’Oeschinen n’y font pas exception mais, pour une fois, je ne te recommanderai pas la fameuse technique «lève tôt» pour y échapper. En effet, les hauts sommets qui cernent le plan d’eau repoussent l’apparition du soleil; même en arrivant après midi, je n’ai pas eu le plaisir d’admirer le reflet de ses rayons sur la surface du lac. C’est probablement ce qui donne à cet endroit son ambiance singulière.
L’ombre prolongée qui couvre l’endroit la plupart du temps permet cependant à la glace d’immobiliser le lac où adultes et enfants s’aventurent volontiers. Leurs pas provoquent des craquements qui résonnent contre la paroi des immenses montagnes. Sur le rivage, les éclats de glaces ressemblent à de grosses pierres précieuses bleues et transparentes.
Après avoir traîné le long des berges endormies, je reprends la route par l’autre itinéraire. Quelques lacets remontent jusqu’aux pistes de ski pour rejoindre le chemin parcouru en sens inverse. La promenade est facile, adaptée à tout le monde et promet de jolies impression – que des bonnes raisons de t’y rendre!
Informations utiles
Itinéraire: en train jusqu’à Kandersteg, 10 minutes de marche jusqu’au télécabine, un peu plus de 30 minutes de marche depuis la station supérieure jusqu’au lac et environ le même temps pour le retour.
Une excursion à faire absolument en été aussi! On y était en septembre 2019 avec Vannie et Fabrice, mes acolytes de la «Rando-binch», et c’était magnifique! On avait alors combiné avec un passage au trèèès touristique Lac Bleu.
Magnifique ! J’y suis déjà allé en été mais jamais en hiver. Une idée à garder 🙂